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Appel à communications : Colloque Livres et imprimés autochtones au Québec : édition, traduction, réception

Université de Sherbrooke, Québec, Canada
22, 23 et 24 mai 2024
Depuis les travaux fondateurs de Diane Boudreau (1993) et de Maurizio Gatti (2004), les études littéraires autochtones au Québec se sont beaucoup enrichies. Tournées en bonne partie vers les analyses littéraires, les recherches ont abordé, entre autres, la souveraineté narrative et visuelle et la réappropriation des récits (Henzi, 2010; St‐Amand, 2015; Huberman, 2022), le territoire (Létourneau, 2017), l’expression décoloniale et antiraciste (Couture‐Grondin, 2016; Beauclair, 2016), tout en problématisant la présence des langues autochtones et coloniales dans les œuvres (Bradette, 2018). Des approches nationales en histoire des littératures autochtones ont permis de peaufiner notre compréhension de la littérature inuite (Duvicq, 2019) et innue (St‐Gelais, 2022), alors que d’autres recherches historiques ont bonifié les premiers inventaires proposés par
Boudreau, Gilbert (1993) et Gatti (Jeannotte, 2019). La question de la définition des littératures autochtones est encore à ce jour parmi les plus discutées dans les études récentes (Carrier, 2014; Major, 2018; Jeannotte, 2019; Bradette, 2021). Un consensus semble se dégager sur la nécessité, pour mieux comprendre l’histoire des littératures
autochtones, d’élargir la définition de la littérature au‐delà des limites linguistiques, géographiques, génériques, formelles et sociales associées aux conceptions dominantes de la littérature. Cette perspective, qu’on pourrait par ailleurs inscrire dans la tradition de l’histoire culturelle (Robert, 2012), s’étend aussi aux supports, aux modes et aux lieux de
production, de diffusion et de réception des textes. Comme l’ont montré des travaux de recherche issus de l’Amérique du Nord anglophone (Young‐Ing, 1993, 2018; Round, 2010;
Taylor, 2020), éclairer les enjeux de l’imprimé et du livre autochtones dans une perspective d’histoire du livre permet de saisir les dynamiques coloniales à l’œuvre dans le milieu littéraire, tout en mettant en lumière les mouvements de décolonisation qui s’y opèrent.


Des acteurs et des actrices du livre œuvrent à faire exister la littérature autochtone écrite au Québec depuis des décennies. On peut penser au travail éditorial d’organismes comme l’Institut Tshakapesh (anciennement l’ICEM), aux publications de périodiques comme
Kanatha, Tepatshimuwin/Tepashemoun, La voix des Premières Nations (anciennement Innuvelle), aux activités d’impression des manuels et de livres au Collège Manitou. Depuis le début des années 2000, ce secteur d’activités semble en pleine ébullition avec la
collection « Les loups rouges » au Loup de gouttière, des initiatives de création littéraire comme Aimititau! Parlons‐nous (2008), la fondation de la librairie (2009) et des éditions Hannenorak (2010), en passant par la création de l’organisme Kwahiatonhk!, dédié à la diffusion des écrits autochtones du Québec.

En dépit du déploiement important des structures et des événements dédiés au livre et à l’imprimé autochtones, peu de travaux universitaires ont porté jusqu’à maintenant sur
les dynamiques historiques et contemporaines dans le domaine du livre autochtone au Québec. C’est sur ces dynamiques que nous souhaitons nous pencher dans le cadre du colloque Livres et imprimés autochtones au Québec.
Qui produit le livre et l’imprimé autochtones au Québec, et comment les pratiques ont‐elles évolué dans les dernières décennies? Quel est l’apport des structures d’édition dites marginales (organismes, associations, autoédition) à la production de la littérature
autochtone au Québec? Comment les œuvres autochtones circulent‐elles au‐delà des barrières linguistiques, et quels enjeux la traduction en contexte autochtone présente‐t‐elle? Quels ont été les mécanismes d’inclusion et d’exclusion des œuvres littéraires
autochtones au champ littéraire québécois, par exemple lors des processus de légitimation (réception, enseignement, prix)? Les auteurs et les autrices autochtones, de même que leurs œuvres, accèdent‐ils aux mêmes formes de reconnaissance?
Les propositions de communication devront porter sur le livre et l’imprimé au Québec, qu’il soit produit en langues autochtones, en français ou en anglais, et pourront adopter une perspective historique ou contemporaine. Nous invitons les participantes et participants à réfléchir à la diversité des lieux de production, de diffusion et de réception du livre et de l’imprimé autochtone, en dehors ou à l’intérieur des structures canoniques de la chaîne du livre. Les propositions pourraient s’inscrire dans l’un des trois axes suivants, sans s’y limiter :
Axe production :
Les acteurs et les actrices de l’édition autochtone au Québec, incluant les maisons
d’édition, les organismes communautaires, les associations, les regroupements
L’autoédition autochtone
Le discours éditorial (paratexte, communiqués de presse, etc.)
Les enjeux de la relation éditoriale en contexte colonial (direction littéraire,
révision)
Les enjeux linguistiques, sémiotiques et éthiques de la traduction des littératures
autochtones
Les supports numériques des textes autochtones
Axe diffusion :
Les périodiques (autochtones et allochtones) et la diffusion de la littérature autochtone
Les stratégies et les lieux de visibilité : événements, spectacles, soirées de lectures, salons du livre, promotion
Les enjeux de découvrabilité des œuvres littéraires autochtones en ligne

La circulation des œuvres littéraires au sein des communautés autochtones et au‐delà, hors des frontières du Québec et du Canada, notamment par l’entremise de la traduction
La place (sélection, organisation, valorisation) des livres autochtones en librairie
Axe réception :
La place du livre autochtone dans les bibliothèques, dans l’enseignement en milieu autochtone et allochtone
L’analyse diachronique, synchronique ou comparative de la réception critique d’œuvres littéraires autochtones et de leurs traductions
Les prix littéraires reçus par des auteurs et des autrices autochtones
Le développement d’anthologies et de « classiques » de la littérature autochtone

Les propositions de communication (de 250 mots maximum), de même qu’une notice
biographique (de 250 mots maximum) doivent être envoyées avant le 30 juin 2023 à marie‐helene.jeannotte@usherbrooke.ca. Une réponse sera rendue avant la fin d’août 2023 . Une partie des dépenses de déplacement et de séjour pourra être prise en charge par le comité organisateur, sous réserve de l’obtention de subventions. Les
personnes dont les propositions sont retenues devront être membres en règle de l’Association québécoise pour l’étude de l’imprimé (AQÉI).
Comité scientifique
Patricia Godbout, Université de Sherbrooke
Marie‐Hélène Jeannotte, Université Queen’s
Marie‐Pier Luneau, Université de Sherbrooke
Josée Vincent, Université de Sherbrooke
Louis‐Karl Picard‐Sioui, Kwahiatonhk!
Paola Puccini, Université de Bologne
Comité organisateur
Marie‐Hélène Jeannotte, Université Queen’s
Marie‐Pier Luneau, Université de Sherbrooke
Louis‐Karl Picard‐Sioui, Kwahiatonhk!
Partenair